Journal de bord·Santé

Choupidette s’est fait opérer (encore !)

Avertissement
Dans cet article, je vais parler intervention chirurgicale, anesthésie et traitements. Si vous êtes sensible à ces sujets, je vous invite à quitter cette page.
Tous les traitements et médicaments que j’évoque ici sont pour la plupart soumis à prescription médicale et me sont prescrits par des professionnels de santé. Ne prenez jamais de médicament sans avis médical. Respectez les doses qui vous sont prescrites. Ne vous improvisez pas médecin ni pharmacien.

Et voilà, elle est partie ma glande surrénale droite et l’adénome qui s’y était accroché.

Petit récit de mon périple hospitalier.

Entrée dans le service de chirurgie viscérale mardi matin à 7h. J’y suis allée toute seuls comme une grande, j’ai laissé ma voiture sur le parking de l’hôpital et Choupidou est allé la rechercher un peu plus tard dans la matinée. Je ne reviens pas sur cette histoire de bons de transport, marre de me battre pour ça. J’ai d’autres choses sur lesquelles me concentrer qui sont bien plus importantes.

Bref, je suis installée dans ma chambre tout de suite, je me prépare, on fait mon entrée. L’infirmière m’indique que je passerai vers 9h30. Effectivement, le brancardier arrive à 9h35. Un dernier pipi et c’est parti. Il me descend dans la salle d’attente du bloc… vide au moment où j’arrive mais qui se remplit… et se vide progressivement sans qu’on vienne me voir ! J’ai attendu une heure. Le stress monte et je redoute l’envie de pipi parce que le stress n’aide pas et à partir de ce point, le pipi n’est plus envisageable. Bon, je vous rassure, ça a été à ce niveau-là.

Au bout d’une heure donc, on m’amène au bloc. Ils mettent en place les appareils de surveillance, ils m’expliquent ce qu’ils vont faire, ils me demandent de confirmer mon identité (pour la 4e fois au moins, mais je préfère, c’est plus sûr) et ce pour quoi je suis là. L’assistante de l’anesthésiste (bien gentille d’ailleurs) m’explique comment elle va m’endormir et qu’une fois endormie, elle me posera deux voies veineuses supplémentaires pour passer les médicaments. Vous savez les cathéters qu’on nous met sur le dos de la main ou sur l’avant-bras, ben j’en avais 3 en tout. La chance !

Elle me fait respirer le masque et hop, au bout de trois inspirations, dodo.

Avance rapide. Réveil vers 12h30 je pense (et c’est ce qu’indique le compte-rendu que j’ai trouvé sur mon espace santé – je vous mets une note à ce sujet en fin d’article, c’est génial ce truc). Quand j’ai recroisé une horloge, il était 13h30. Oui, j’aime savoir l’heure qu’il est, c’est toujours la première chose que je demande quand je me réveille. Très difficile d’ouvrir les yeux, elle était forte cette anesthésie. D’habitude en 30 minutes, je suis bien claire et cette fois il m’a fallu 3 voire 4 bonnes heures pour émerger complètement. Ça va plutôt pas mal mais je pense qu’ils m’ont donné un cocktail doliprane/spasfon/tramadol et que ça aide vachement. 😉 Enfin quand je dis « ça va plutôt pas mal », tout est relatif ! Je ne vais pas courir un marathon là tout de suite mais, pour un réveil post chirurgie, je n’ai pas trop de douleurs même si je suis dans le coton, et que je n’aime pas ça. J’ai hâte de voir ce qu’ils m’ont fait.

On me remonte assez rapidement dans ma chambre comparé aux autres fois je trouve. En général, on vient me voir au moins 2 ou 3 fois et on attend que je sois vraiment sortie du gaz avant de me remonter mais là je suis encore complètement stone quand on me bouge. Soit, ça me va, la chambre est plus calme.

En arrivant en haut, je demande à l’infirmière de passer un coup de fil à mon Choupidou pour le rassurer et elle me sort : « bah vous avez votre portable, je vais vous le donner, il préférera vous entendre directement ! ». Heu… meuf… comment te dire… je galère à aligner 3 mots là… bref la combinaison de la valise c’est 123 (non), mon portable est rouge à paillettes (enfin, mon iPhone est rouge, oui parce que tous les propriétaires d’iPhones se la pètent un peu, même stones :p ) et il est sur le côté. Elle me le donne et je tape péniblement un WhatsApp à Choupidou pour lui dire que malheureusement, il ne touchera pas son héritage tout de suite. Je lui demande de faire le relais avec les proches aussi parce que là, je suis HS. Un premier pipi aussi. On se refait pas. Je comate ensuite jusqu’à 16h30, entrecoupée de quelques passages d’infirmières.

Je commence enfin à être plus claire, je me rends compte que j’ai mal à l’épaule quand même, même si au niveau des douleurs, ça va, c’est supportable. Bizarrement, au niveau des incisions (4 en tout, 3 pour passer les tiges de la cœlioscopie et un plus grand pour sortir la glande), ça tire mais c’est moins désagréable qu’à l’épaule. Je pense avoir fait un faux mouvement ou avoir été mal manipulée mais j’apprendrai plus tard que ce sont en réalité les gaz insufflés pendant la cœlioscopie qui se propagent jusqu’aux articulations et qu’il est très fréquent d’avoir mal à ce niveau-là. Ça devrait durer quelques jours. Super.

J’arrive à me lever et à aller aux toilettes (encore, oui) avant de manger. J’ai de l’appétit, c’est bon signe. J’avais un peu peur car à 16h30, une aide soignante allait me proposer un « goûter » (je vous en reparle après :p ) mais je l’avais refusé parce que je n’avais pas la force d’avaler quelque chose à part de l’eau. Je préférais attendre le repas du soir. Je prends donc mon repas, j’envoie quelques messages et je passe une petite nuit à me lever régulièrement et à somnoler parce qu’il y a du bruit, le vent qui siffle aux fenêtres puis un gros orage. Je suis au 6e, enjoy! Réveillée à 4h, puis 6h et petit déjeuner à 7h tapantes.

2e jour peu douloureux sauf un épisode aigu. J’arrive à me lever, à faire une partie de ma toilette malgré mes 3 cathéters (j’arrive à m’en débarrasser d’un, l’infirmière m’en fait garder « un de secours » et effectivement, c’était bien vu car il va servir le lendemain). Une infirmière m’aide pour le dos et les jambes. Encore difficile de me baisser ou de relever les pieds, clairement, je ne peux pas forcer sinon ça pète. Et le dos, avec l’épaule douloureuse, c’est pas ouf. Je n’aime pas être dépendante mais là, pas trop le choix. Je regarde l’étendue des dégâts dans le miroir. J’ai de beaux hématomes aux incisions. Je me demande même s’ils ne m’ont pas fait tomber par terre vu celui que j’ai sur la hanche droite. C’est pas très joli mais j’imagine que c’est « moins pire » qu’une laparotomie.

Visite très rapide de la chirurgienne. Elle n’a pas grand chose à dire à part que tout s’est très bien passé. Elle n’a rencontré aucune difficulté pendant l’intervention.

Je passe presque toute la matinée debout, ça fait du bien. J’arrive à prendre mon repas aussi, pas de nausées.

Mes parents viennent me rendre visite (après moult péripéties sur la route :p ) l’après-midi, ça me change les idées vu que je m’ennuyais quand même fermement. Le téléphone c’est bien mais ça a ses limites. Ma batterie aussi (vive les batteries portables !).

Vers 16h, j’ai droit à un petit « goûter ». Alors comment vous dire ? C’était dégueulasse ! C’était une petite bouteille, je pensais que c’était comme un yaourt à boire et en réalité, pas du tout ! C’était un produit censé aider à la cicatrisation selon l’aide soignante mais en vrai, sur la bouteille, il est marqué que c’est un complément alimentaire destiné aux patients dénutris. La bouteille contenait 13g de sucres !! C’est énorme ! Eh les gars, je suis diabétique pour l’instant !! Alors cicatrisation, oui, mais pas à ce prix-là. Surtout pour une bombe de sucre qui n’en vaut pas la peine ! Je veux bien péter le compteur mais faut que ça vaille le coup. Le goût était horrible, on ne sentait que le sucre. Je n’ai pas su le finir. Et puis, en avais-je vraiment besoin ?

Après le départ de mes parents, j’essaie de me coucher pour me reposer un peu avant le repas du soir et là… horribles douleurs dans l’épaule ! Pourtant je vous jure, je ne suis pas douillette mais là ! Purée de pommes de terre ! J’ai pris cher. C’est passé au bout de 10, 15 minutes. Je ne savais plus comment me mettre pour ne pas avoir mal, sans me faire mal ailleurs.

Repas servi vers 19h, pas trop mal d’ailleurs. Enfin, pour de l’industriel servi à l’hôpital, ça passe. Toujours quelques douleurs mais gérables.

Pour ceux qui se demandent, Choupidou n’a pas pu venir me voir car c’était mercredi, donc il gardait Filou. De plus, l’accès au service était interdit aux enfants de moins de 15 ans donc il allait venir me voir le jeudi après avoir déposé Filou à l’école. 😉 Et de toute façon, on avait décidé que Filou n’irait pas à l’hôpital, sans même savoir pour l’interdiction.

Ma 2e nuit a été meilleure que la première mais pas vraiment reposante non plus. Toujours les levers réguliers pour pipi. Et la galère de trimballer la perfusion d’hydrocortisone avec moi. Et devoir le débrancher/ rebrancher à chaque fois parce que la batterie ne tenait pas très longtemps. Un vrai bonheur. Sans compter que le matin, la perfusion était terminée et donc l’infirmière a dû « relancer » et réinjecter du produit… ben ça fait mal ! Tu le sens passer. Le 3e matin, la perfusion s’est carrément bouchée, il y avait un retour de dingue, le tuyau était rempli de sang. L’infirmière a dû échanger de cathéter du coup, pour passer la fin de ma dernière perfusion qui s’est terminée vers midi.

Visite de l’interne le matin. Je lui demande quand il pense que je pourrai sortir. Il n’en sait rien. D’ailleurs les internes qui font le tour des chambres, je me demande vraiment à quoi ils servent parce qu’à part demander si ça va, jeter un coup d’œil aux pansements (ce que font déjà très bien les infirmières, et même mieux), ils ne savent pas grand chose. Du coup, lorsque l’infirmière me dit, vers midi : « vous devez être contente, vous sortez cet après-midi ! », j’ai répondu : « Ah, bah première nouvelle ! ». Et non, je n’étais pas au courant.

Moi qui pensais rester jusqu’à vendredi, voire passer par le service d’endocrinologie pour une surveillance, je me retrouve à faire ma valise et à annoncer à Choupidou que je sors dans 2h environ. Les ordonnances sont prêtes, il ne manque plus que le courrier de sortie, il faut que la secrétaire le tape. Je finis donc mon plateau repas, enlève mon pyjama (plus facilement vu que l’infirmière qui m’a annoncé ma sortie m’a enlevé la perfusion), enfile mon t-shirt et mon pantalon et rassemble mes petites affaires. Ce n’est pas encore la top forme mais bon, je ne suis pas mécontente de partir. Il faut juste organiser un peu la sortie quand même, prévoir de passer à la pharmacie très rapidement : je dois prendre 2 cachets d’hydrocortisone à 15h et appeler une infirmière pour des piqûres de Lovenox (anti-coagulant, contre l’embolie pulmonaire, possible quand on ne peut pas trop bouger, pendant 7 jours, aïe), 2 prises de sang à J3 et J5 après l’opération et des soins pour les cicatrices. Et puis, faut se remettre en route aussi psychologiquement, sortir de la bulle « hôpital » et reprendre une vie « normale ». Ce n’est pas toujours simple et le « sans transition », j’ai un peu de mal à le gérer.

14h arrivent assez vite, Choupidou est déjà là. On attend le fameux courrier de sortie, je pose quelques questions sur les ordonnances et on décolle, direction la pharmacie (je sors avec 7 boites d’hydrocortisone, j’ai l’impression d’être une junkie) puis la maison. Petit Filou est content de me retrouver à son retour de l’école. Je fais ma première injection de Lovenox à domicile et c’est parti pour une nouvelle routine.

J’appréhendais un peu cette intervention et je suis bien contente que ce soit terminé. Maintenant, il faut gérer la prise d’hydrocortisone (étant donné que je ne produis plus du tout de cortisol, il faut pallier le manque) et l’adapter en fonction de mon état. Si je tombe malade, je dois prendre immédiatement 2 comprimés et reprendre 2 comprimés 3 fois par jour. Si je les vomis, je dois m’en injecter directement, un peu comme les gens qui font un choc anaphylactique (mais ce n’est pas le même produit). Je vais donc tout faire pour ne pas tomber malade. Encore une nouvelle « aventure » à laquelle on ne peut pas échapper.

Traitements actuels
Imurel : je dois l’arrêter pour 4 semaines car c’est un médicament anti-rejet (que je prends pour la RCH qui est une maladie auto-immune)
Hydrocortisone : je commence à 3x 20mg pendant 4 jours
puis je passe à 1x 20mg le matin puis 10mg midi et 10mg soir pendant 4 jours
puis 20mg le matin et 10mg le midi
et, en cas de maladie (fièvre, gastro, etc.) je dois prendre 20mg immédiatement et reprendre 20mg 3x par jour. En cas de vomissements des comprimés, je dois me faire une piqûre d’hydrocortisone directement.
Il est possible que je garde ce traitement pendant des années. Cela dépend de la réaction de mon corps, il faut que la glande hypophyse et la glande surrénale gauche « se réveillent » et reprennent leur boulot.
Isturisa : c’est fini ! c’est un peu l’inverse l’hydrocortisone. Je n’en prendrai plus jamais, a priori.
Valsartan : (contre l’hypertension) je continue pour l’instant
Atorvastatine : (contre le cholestérol) je continue pour l’instant
Metformine : (contre le diabète) je continue aussi

Rendez-vous avec ma diabétologue endocrinologue le 17 août pour faire le point et adapter les traitements.
Concernant Mon Espace Santé
Ce truc est génial parce que l’hôpital y a téléchargé le compte-rendu ultra détaillé de mon opération, du style : 10h32 -> incision, 10h33 -> insertion de la tige, etc. On retrouve absolument toutes les étapes de l’intervention, qui était là, qui faisait quoi…
Il y a aussi les compte-rendus post-opératoires. On y trouve à peu près tout. Donc si vous ne l’avez pas encore activé, je vous invite à le faire, je trouve ça pratique.

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